Bataille navale entre les Chrétiens et les Turcs – Johannes Lingelbach (1622 – 1674)
Huile sur panneau de chêne. Ecole hollandaise vers 1670, Johannes Lingelbach, signée sur le rocher en bas au centre. Œuvre répertoriée au RKD n°37418.
Notre composition au cadrage serré, met en scène le fracas de la bataille qui oppose les belligérants dans une lutte farouche. Dans la faible lumière du soleil levant et sous un ciel menaçant, les navires en feu sont échoués et les soldats se retrouvent sur des barques où ils se livrent à un sanglant combat au corps à corps. Dans ce chaos, la panique est perceptible avec des personnages qui tentent d’échapper à la noyade et d’autres qui s’accrochent aux rames pour se soustraire à la lame de l’ennemi.
Le sujet, qui n’est autre qu’une représentation de la Bataille de Lépante, a séduit Johannes Lingelbach qui l’a peint à plusieurs reprises. Et la base de l’Institut néerlandais pour l’histoire de l’art RKD recense sept œuvres autographes sur ce thème dont la nôtre sous le numéro 37418, mais aussi Bataille navale entre les Chrétiens et les Turcs conservée à la Alte Pinakoteck de Munich, ou encore Bataille navale entre les Turcs et les Chrétiens conservée à la City Art Gallery de York.
« L’espoir changea de camp, le combat changea d’âme », ce célèbre vers de Victor Hugo (Les Châtiments, Livre V, L’Expiation) pourrait résumer à lui seul l’effet géopolitique qu’a eu la Bataille de Lépante sur son temps. En effet, lorsque le 7 octobre 1571, à la sortie du golfe de Patras, une coalition des principales puissances chrétiennes de Méditerranée dirigée par don Juan d’Autriche, la Sainte Ligue, écrase la flotte ottomane menée par Ali Pacha en quelques heures seulement, la peur qui régnait jusque-là laisse place à la confiance. Sans remettre en cause la puissance ottomane, la Bataille de Lépante a un immense retentissement en Europe, libérant les Occidentaux de la peur des Turcs qui dominent la Méditerranée depuis le XVIe siècle, et mettant un terme à l’expansion de la Sublime Porte.
Nous avons choisi de vous présenter notre peinture dans un large cadre hollandais en bois noirci à profil renversé.
Dimensions : 39,5 x 54,5 cm le panneau - 61 x 76,5 cm avec le cadre
Provenance : depuis 1960, collection privée H. Klug, Berlin.
Vendu avec facture et certificat d’expertise
Biographie : Johannes Lingelbach (Francfort 1622 - Amsterdam 1674) est un peintre néerlandais d'origine allemande dont la famille s’installe à Amsterdam en 1634. De 1640 à 1650, il entreprend un long périple en Italie. Là, il développe un véritable talent pour brosser des paysagistes italianisants ou des scènes de genre combinant les éléments de l'Italie telle qu’elle était perçue par les voyageurs du Nord de l’Europe : une lumière d'une clarté incomparable, des monuments romains dessinés avec une grande précision, un goût pour l'Antiquité, des personnages pittoresques et la superposition de différents sites créant un décor irréel. La plus belle illustration de ces combinaisons propres à Lingelbach est La Vue imaginaire de Rome avec le Château Saint-Ange conservée dans le Sarah Campbell Beaffer Foundation de Houston. A la fois influencé par les paysages de Philips Wouwerman et les bambochades de Pieter van Laer, Lingelbach trouve un style personnel et se distingue de ses pairs. Rattaché à la seconde génération de Bamboches, qui regroupe des peintres de scènes de genre, appelées les "bambochades" (Le nom vient de l'Italien « bamboccio » qui signifie pantin ou marionnette et est employé pour définir les figures aux allures de pantins, semblables à celles de Pieter van Laer).
Bibliographie :
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LEVINE, David A., , Electa, 1991
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BRIGANTI, Giuliano, TREZZANI, Ludovica, LAUREATI, Laura, , Hugo Bozzi Edotore, 1983
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WEICK-JOCH, Katharina, VDG, 2015
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VERBRAEKEN, René, , Paris, Les Editions du Panthéon, 1995