Calliope, Muse de la Poésie épique
Louis de Boullogne le Jeune (1654 – 1733)
Huile sur toile. Ecole française vers 1700, attribuée à Louis de Boullogne II dit le Jeune.
Coiffée d’un diadème d’or, des couronnes de laurier dans la main gauche et la main droite posée sur un livre, notre représentation de Calliope, Muse de la poésie épique, respecte strictement les préconisations de Cesare Ripa (c. 1555 – 1622) dans son traité Iconologie sur les allégories et symboles dans l’art. Les recueils peints au pied de la composition sont l'Iliade et l'Odyssée d’Homère ainsi que l'Enéide de Virgile, les trois ouvrages relevant de la discipline à laquelle Calliope préside. Les yeux humides, le regard fixé sur un horizon lointain, la belle Muse nous invite à suivre les aventures des héros légendaires de l’Antiquité.
Sous un point de vue en légère contre-plongée, la fille de Jupiter apparait aérienne dans un décor essentiellement composé d’un ciel traversé de nuages. Peint dans l’articulation des 17e et 18e siècles, notre tableau, à la fois sous l’influence de Nicolas Poussin et de ses émules, mais aussi inspiré par les figures des bolonais l’Albane ou le Dominiquin, est empreint de classicisme. Avec une touche ferme et un coloris suave, il est à rattacher au corpus de Louis de Boullogne le Jeune qui par ailleurs a peint d’autres Muses et peintures allégoriques.
Notre peinture est superbement soulignée par un cadre italien en bois sculpté et doré à motif de paquets de feuilles de laurier.
Dimensions : 71 x 82,5 cm – 83,5 x 95 cm avec le cadre
Vendu avec facture et certificat d’expertise.
Biographie : Louis de Boullogne II ou le Jeune (Paris 1654 – Id. 1733) est le fils de Louis Boullogne I et le frère de Bon Boullogne. A peine âgé de 18 ans, il se voit décerner le Grand prix de peinture de l’Académie. Quatre ans plus tard, il entreprend le voyage en Italie et se rend à Rome où il copie nombre d’œuvres de Raphael. Après s’être arrêté à Venise et avoir traversé la Lombardie, il est de retour à Paris en l’an 1680 où il est fait membre de l’Académie. Son tableau de réception, Auguste faisant fermer le temple de Janus marque les esprits et lui procure un succès immédiat. Il reçoit des commandes de toute part et ses tableaux ornent les murs du Château de Versailles, de nombreuses églises de Paris, mais aussi le château de Marly ou celui de Meudon. On lui doit aussi deux mays de Notre-Dame. En 1723, il est nommé recteur de l’Académie, et en 1724, premier peintre du roi, avec lettres de noblesse.
Bibliographie :
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RIPA Cesare, traduit par BAUDOIN Jean, Iconologie ou les principales choses qui peuvent tomber dans la pensée touchant les vices et les vertus sont représentées sous diverses figures, Paris, 1643
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BAR Virginie, BREME Dominique, Dictionnaire Iconologique, les allégories et les symboles de Cesare Ripa et Jean Baudoin, Editions Faton, 1999
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GUICHARNAUD Hélène, Louis de Boullogne, Cinq Continents, 2011
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MILOVANOVIC Nicolas, Catalogue des peintures françaises du XVIIe siècle du Musée du Louvre, Gallimard Louvre éditions, 2021
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BAJOU Thierry, La Peinture à Versailles XVIIe siècle, Buchet / Chastel Pierre Zech éditeur, 1998