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Louis XIV en Apollon sur le Mont Parnasse – Atelier de Giovanni Francesco Romanelli (1610 – 1662)

Huile sur toile. Ecole romaine du milieu du XVIIe siècle, atelier de G. Francesco Romanelli.

La peinture que nous présentons est la réduction d’une des fresques peinte par Giovanni Francesco Romanelli en 1651 dans la galerie d’apparat du Palais du cardinal Mazarin (actuelle BNF, rue de Richelieu). Bien qu’elle reprenne l’exacte composition de son Mont Parnasse, la palette aux couleurs vibrantes, de nombreux détails ainsi que la figure d’Apollon diffèrent. La morphologie du dieu du soleil et conducteur des muses n’est plus celle d’un puissant dieu à la beauté androgyne mais celle d’un jeune éphèbe aux traits bourbonnesques . Nous y reconnaissons l’incarnation du roi Soleil autour de sa dix-huitième année.  Dans les années 1655-57 (Louis XIV a entre 17 et 19 ans), Romanelli est de retour à Paris à la demande d’Anne d’Autriche qui lui commande la décoration de ses appartements au Palais du Louvre. C’est probablement durant ce second séjour parisien que notre tableau a été peint et il pourrait s’agir d’un cadeau que l’atelier du peintre de Viterbe aurait fait à la mère du jeune Louis en remerciement des commandes royales.

Dès les premières années de son règne, « Louis XIV prit conscience de l’importance de son image. Il a su imposer la représentation d'un souverain tout puissant, fier, guerrier et protecteur, amorçant ainsi la construction du mythe et servant son règne sans partage… » cf. Nicolas Milovanovic. Comme en atteste le dessin d’Henri Gissey, le roi, à peine âgé de 14 ans, apparait en Apollon auréolé de raies de lumière dans le ballet La Nuit. Il se verra dès lors décerner le titre de Roi-Soleil. Ainsi voit-on dans de nombreuses composition le roi représenté en Apollon, dieu du Soleil, des arts et de l’harmonie, réunissant toutes les vertus nécessaires pour garantir l’ordre et la stabilité du royaume.

Provenance : vente Sotheby’s Londres le 8 juillet 1981 lot 22.

Notre Tableau est présenté dans son cadre d’origine à motif de fleurs et de feuillages en bois sculpté et doré.

Dimensions : 31 x 57,5 cm – 47 x 73,5 cm avec le cadre

Louis XIV et Apollon :

  • Henri Gissey, Louis XIV en Apollon, dessin à la gouache, 1653, BNF.

  • Joseph Werner le Jeune, série de gouaches sur papier représentant Louis XIV en Apollon, 1664, Château de Versailles.

  • François Girardon, Apollon servi par les nymphes, sculpture en marbre, 1666, Château de Versailles.

  • Jean Nocret, Louis XIV et la famille royale, huile sur toile, 1670, Château de Versailles.

  • Charles de la Fosse, Apollon sur son char, fresque, Le salon d'Apollon, Château de Versailles.

 

Biographie:

Giovanni Francesco Romanelli (Viterbe 1610 – Id. 1662) fait son apprentissage dans l'atelier du Dominiquin pour se trouver rapidement dans celui de Pierre de Cortone. Attiré par la manière de jeunesse de ce second maître, il imite parfaitement son style. Ce qui lui vaut de collaborer avec lui à la décoration du palais Barberini à Rome. Impatient de s'affirmer, il profite de l'absence de ce dernier, alors à Florence, pour rompre ses liens avec lui. Auteur de scènes mythologiques et historiques, s'inspirant de Cortone autant que de Poussin, il parvient à une réelle qualité d'émotion dans ses compositions. Protégé de Francesco Barberini et du Bernin, Romanelli reçoit des commandes importantes. Et c’est ce même Barberini qui le recommande auprès du cardinal Mazarin pour la décoration de la nouvelle aile de son palais parisien. S’en suivra la commande royale d’Anne d’Autriche pour ses appartements au palais du Louvre. Durant ces séjours en France, il travaille aussi pour de puissants commanditaires, comme le président de la Chambre des comptes Lambert de Thorigny. Les œuvres de la période française de Romanelli ne furent pas sans influencer le développement de l'art classique français.

 

Bibliographie:

  • OY-MARRA Elisabeth, Zu den Fresken des Parnaß und des Parisurteils von Giovanni Francesco Romanelli in der Galerie Mazarin in Paris, Zeitschrift für Kunstgeschichte 2 (Revue d’histoire de l’art) 1994, pp 170 à 200.

  • Collectif, Rome – Paris 1640 – Transferts culturels et renaissance d’un centre artistique, Somogy Editions 2010

  • LOIRE Stéphane, Peintures italiennes du XVIIe siècle du musée du Louvre, Gallimard 2006

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