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Vénus – Gortzius Geldorp (1553 – 1618)

Huile sur panneau – Ecole flamande vers 1600 – Gortzius Geldorp

Comme en extase, les yeux levés au ciel, probablement en direction de l’étoile qui porte son nom, la déesse offre au regard du spectateur une partie de sa féminité, attribut de sa beauté charnelle. Ces figures mythologiques à la grande sensualité, sont la transcription des œuvres des génies transalpins du cinquecento opérée par les peintres du Nord après leur voyage en Italie. Au premier rang de ces derniers, Frans Floris (c. 1519 – 1570), que ses compatriotes ont surnommé le Raphaël flamand, excella. Mais notre représentation de la déesse de la beauté est, de toute évidence, l’œuvre d’un éminent peintre flamand actif dans l’articulation des XVIe et XVIIe siècles, et un large faisceau d’indices nous amène à considérer Hans von Aachen (1552 – 1615) ou Gortzius Geldorp comme pouvant en être l’auteur. En effet, la manière de ces deux artistes présente une grande proximité, et les œuvres du second ont souvent été confondues avec celles du premier. Mais les transitions douces de l’ombre à la lumière, la palette de couleurs aux bruns dominants et les tons bleutés dans les carnations conduisent vers l’art particulier de Geldorp. Et l’examen d’une œuvre autographe, quasi identique à la nôtre et aux dimensions proches, monogrammée G.G.F.  et datée 1612 (vente Grogan & Company, vente du 2 décember 2012, lot 5) a permis de balayer tout doute, confirmant la paternité de notre peinture.

 

Notre déesse est mise en majesté dans un élégant cadre à casseta en bois noirci et doré.

Dimensions : 48 x 39 cm – 66 x 57 cm avec le cadre

 

Biographie: Geldorp Gortzius ( Louvain 1553 – Cologne c. 1619). Son nom semble indiquer que sa famille serait originaire du village de Geldorp dans le Brabant septentrional. Curieusement, son prénom n’est mentionné dans aucune source et sa signature ne fournit aucun indice à ce sujet car il signait "GG" (les initiales de son nom de famille). Selon Karel van Mander (1548 – 1606), Geldorp se rend vers 1570 à Anvers où il entre dans l’atelier de Frans Francken l'Ancien (1542-1616) puis dans celui de Frans Pourbus l'Ancien (1541-85) où il parfait sa maîtrise de l’art du portrait. Par ses aptitudes naturelles, Gortzius a gagné en importance et devient peintre du duc de Terranuova, Carlo d'Aragona Tagliavia qu’il accompagnait régulièrement dans ses missions diplomatiques, notamment lors des négociations de paix de 1579 entre l’Espagne et les Pays-Bas à Cologne où il s’installe définitivement. Geldorp est un peintre d'histoire réputé mais la plupart des œuvres qui nous sont parvenues, environ soixante-dix tableaux, sont des portraits (il était le portraitiste favori de l’élite de Cologne). Karel van Mander dit de lui qu’il « est un des meilleurs peintres de portraits qu’on puisse citer » et que « par sa belle manière, il a montré la voie à bien des artistes ».

 

Bibliographie :

  • VAN MANDER, Karel, Vies des plus illustres peintres des Pays-Bas et d’Allemagne, 1604, réédition traduite Les Belles Lettres, 2002

  • FUSENING, Thomas, Hans Von Aachen: (1552-1615) Court Artist in Europe, Deutscher Kunstverlag, 2010

  • De MAERE, Jan, Sensualite et volupte - Le corps feminin dans la peinture flamande des XVIe et XVIIe siecles, Silvana Editoriale, 2010

  • BRADBURNE, James M., Rudolf II & Prague: the Court & the City, Thames & Hudson, 1997

  • Eros und Mythos. Kunst am Hof Rudolfs II, Catalogue d’exposition, Kunsthistorische Museum Wien, 1995

8 000€
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